Mentalité et sueur : le Standard doit retrouver ses bases
À Séville, le groupe liégeois a donné le sentiment de trop rapidement baisser les bras.
- Publié le 21-09-2018 à 17h58
- Mis à jour le 22-09-2018 à 09h32
À Séville, le groupe liégeois a donné le sentiment de trop rapidement baisser les bras. Mentalité défaillante, résultats irréguliers et manque d’efficacité : les problèmes relevés depuis le début de la campagne pourraient laisser penser que le Standard est retombé dans ses habituels travers. Pourtant, la température n’est pas encore montée en bord de Meuse car, pour une fois, la direction a basé son travail sur du long terme avec un entraîneur qui ne sera pas remis en question après l’un ou l’autre mauvais résultat. Les Liégeois sont au début d’un processus qui doit leur permettre de retrouver une place récurrente au sommet de la compétition, même si ce travail peut prendre plusieurs mois et toucher les limites des moins patients. Comme aime le répéter Michel Preud’homme lors de ses différents rendez-vous avec la presse.
Ce n’est pas pour autant que le technicien va laisser le bateau avancer lentement, sans essayer d’apporter quelques retouches bien nécessaires. Au Standard, le technicien n’a aligné qu’une seule fois une série de quatre matches sans succès (cinq rencontres en février 2002), ce qui lui pend au nez en cas de contre-performance sur la pelouse d’Anderlecht, et il n’a certainement pas l’intention de répéter cela.
Et cela passe par plusieurs corrections, à commencer par une mentalité qui est l’un des défauts de longue date du noyau principautaire. Voir les joueurs capituler après le troisième but espagnol n’a guère plu au public, qui pensait que le couac amstellodamois était seulement un accident de parcours. Beaucoup trop d’éléments ont arrêté de faire les efforts nécessaires et, dès cet instant, l’organisation mise en place par le staff technique n’avait plus aucun poids. "Sans organisation de base, on se fait balader par un tel adversaire", admettait d’ailleurs le coach.
Jeudi, il n’a pas hésité à user ses cordes vocales pour réveiller ses troupes, sans que cela ait les effets escomptés. Dans le temps additionnel, il est même monté sur la pelouse pour houspiller Luis Pedro Cavanda, beaucoup trop haut sur l’échiquier alors que Séville venait juste de récupérer le ballon. À l’heure actuelle, il n’est pas encore parvenu à transmettre cette grinta, une marque de fabrique qui avait permis à son Standard de remporter le titre il y a dix ans.
Physiquement, la charge de travail est encore importante. Depuis le début de la préparation, le rythme est assez important, comme l’avait fait remarquer Senna Miangue en expliquant qu’il n’avait pas noté de différences entre les méthodes italienne et belge. Là aussi, le retard est, pour le moment, conséquent, avec des joueurs incapables de tenir un rythme élevé durant une majeure partie de la rencontre. Ce n’est pas spécialement un problème face à un petit moteur de la compétition belge, mais au plus haut niveau, cela se paye cash. "Quand nous serons dans de meilleures dispositions physiques, nous pourrons garder notre concentration pendant toute une rencontre", confirmait MPH.
Le travail est encore important et nécessaire, surtout qu’il touche les valeurs fondamentales d’un club qui a basé sa réussite sur le labeur et la rage. Autant de qualités qui ne se retrouvent pas chez tous les joueurs.
Mais les retours supposés de Sébastien Pocognoli et Maxime Lestienne dans le onze de base pourraient déjà permettre aux Liégeois d’en revenir à ces fondamentaux.